lundi 25 mars 2013

Le bien être à l'école : une gageure pour les enfants à haut potentiel ?

Nos zèbres ont un haut potentiel intellectuel, et pourtant, tous ne sont pas en réussite scolaire, loin de là !
Nous connaissons bien leur propension à rêver ou au contraire à être hyper actif…
Mais comment les aider, nous, leurs parents ?


Nous constatons chez eux un écart conséquent entre des aptitudes intellectuelles fortes et des difficultés d'organisation et de coordination, une adaptation à la vie collective de l'école pas toujours évidente, ou encore des difficultés liées à leur grande intuition, parfois à l'origine d'angoisses, de souffrance.


Ces aspects sont révélés voire amplifiés par l'école, système collectif qui a bien du mal à s'adapter à l'individu. En attendant, que faire en tant que parents ?


En premier lieu, n'attendons pas tout de l'école !!!


Par ailleurs, nos enfants sont exigeants, soyons-le aussi ;-)

Notamment pour :
  • la prévention
  • la motivation
  • la reconnaissance
  • l'équilibre
La prévention passe par les tests de QI.
Souvent, ces enfants sont des bébés éveillés, qui marchent, puis parlent, puis lisent avant les autres, il recherchent souvent la compagnie d'enfants plus âgés, se posent des questions sur l'univers, l'existence humaine… Ils sont souvent perfectionnistes (ou le cachent soigneusement !), aiment parler, raconter, plaisanter. Ils sont intuitifs, et savent très bien appuyer là où ça fait mal…
Ils ont des passions, ne supportent pas la routine.

Nos exigences de motivation peuvent s'appuyer sur le fait de faire émerger des objectifs porteurs et d'éviter de passer à autre chose lorsqu'ils décrochent, ce qui amplifierait leur frustration. Etonnons-les, interpelons-les, stimulons-les !


En terme de reconnaissance, leur besoin est d'être compris mais également de comprendre. Ils sont fréquemment confrontés à de multiples émotions, telles que l'impatience, l'incertitude, qui sont ressenties de façon amplifiée. Ils ont besoin d'écoute, de rencontres et d'outils.


Pour favoriser leur équilibre, évitons le sur-investissement intellectuel, et essayons de les aider à travailler sur l'affectif, le créatif, le sport. Cela passe par les rencontres avec autrui, l'acceptation de la différence. Ecoutons-les et accompagnons-les, tout en restant exigeants quant à l'organisation (le rangement de la chambre, par exemple !)


Nous pouvons leur proposer des enrichissements, tels qu'aller plus loin dans les programmes scolaires, s'approprier des savoirs supplémentaires, s'investir dans des projets personnels, faire des échanges de savoirs avec d'autres enfants, des adultes, participer à des camps de vacance, des clubs… Enfin, l'école à la maison, même si elle est peu développée en France, existe.


Enfin, la gestion de nos zèbres, si elle est encore majoritairement réalisée par les mères, concerne aussi… les pères !!! Ils ont tout leur rôle à jouer. Et comme le mentionnent les psys, pour avancer, on a besoin de ses deux jambes !


En ce qui concerne leur métier d'élève, à nous de leur faire comprendre des éléments fondamentaux, qui les aideront dans tout leur parcours scolaire.

Ces éléments concernent l'attitude face aux enseignants, à la classe, à l'école, aux savoirs.

Souvent, l'enfant pense qu'il va apprendre plein de choses à l'école. Il attend beaucoup de son entrée au CP… Mais la réalité peut-être que le professeur des écoles n'a jamais entendu parler de précocité, est débordé-au-bord-de-la-crise-de-nerf, n'est pas compétent dans tous les domaines, n'est pas ouvert à la différence...


A nous d'aider nos enfants à travailler sur l'erreur : "Hé oui, il arrive que le maître se trompe, et qu'il n'accepte pas de le reconnaitre…"

Ils peuvent aussi valoriser leurs acquisitions par des exposés.
Ce qui est derrière tout cela est le rapport à l'autre, et le rapport au savoir.


Questions-réponses lors de la conférence d'André Giordan pour l'ANPEIP en mars 2013.

  • Que faire avec un enfant qui commence à rencontrer l'échec , car il/elle ne répond pas aux questions, trop simples, trop évidentes ?

Comprendre qu'il faut répondre à ce qu'attend le prof. C'est une règle sociétale.
Apprendre à trier les multiples infos qui répondent à la question. Réguler le débit de la parole.


  • Mon enfant répond à ses enseignants
Le rôle des parents est d'aider l'enfant à gérer la relation affective avec le prof.
L'enfant doit prendre conscience que parfois il faut apprendre des choses "stupides", comme savoir poser une division, alors que tout le monde a une calculatrice… Aux parents de lui faire prendre conscience de la réalité. En outre, respecter le prof en apparence est un jeu social, comme le théâtre.

  • Mon enfant manque de confiance en lui/elle
Pour développer la confiance en soi, appuyez-vous sur ce que l'enfant sait. En cas d'erreur, il/elle perd confiance. Travaillez alors sur l'erreur pour soi-même : qu'est-ce que l'erreur pour moi ? Faites des parallèles avec d'autres situations où les erreurs sont positives. Si je fais de la planche à roulettes et que je chute, alors je recommence et j'essaie différemment pour passer l'obstacle, plusieurs fois…
On peut aussi travailler sur la réussite : dans l'analyse d'une évaluation, mettez en évidence tout ce qui est réussi, ce qui a progressé, et enfin ce qui reste à améliorer. 

  • Que faire pour aider un enfant pour qui l'écriture est difficile ?
Faire les gestes de la vie courante, prendre conscience de ce qui se passe dans le corps. Faire raconter, les émotions, que faire pour arriver à ce résultat...

  • Mon enfant s'ennuie en classe... 
Notamment pendant les règles de grammaire et hop ! il part dans son monde imaginaire.
Pour qu'il ne reste pas bloqué dans un univers imaginaire, faites-lui connaître plusieurs univers.
Il peut aussi utiliser l'attention partagée : il écoute les règles de grammaire et en même temps, il développe les aventures de son héros préféré, et à la fin il se souvient des deux !
En tant que parent, vous devez lui expliquer qu'il doit suivre des règles en société. Les enfants sont tout à fait capables de contourner la difficulté si on les y aide.

  • Comment obtenir un résultat : imposer ou négocier ?
Il n'y a pas de solution parfaite !!! Utilisez les deux ! Contraindre et être inventif, tenir en tension des choses contradictoires.
N'oubliez pas qu'apprendre = plaisir + effort
Il est important de trouver l'optimum pour chaque enfant : soit faire des petits pas, soit surmonter l'insurmontable d'un grand pas.

  • Apprendre à s'ennuyer... 
Faites des exercices d'ennui ! Ne rien faire pendant 5 minutes.

  • Apprendre à se poser

LA méditation de la grenouille ;-)

  • Apprendre à apprendre  

Vous pouvez créer des situations où l'enfant va trouver par lui-même. Apprendre l'orthographe est plus facile avec la compréhension de l'histoire des mots (d'où viennent les règles). Enfin, il existe différentes mémoires et pour les exercer, il faut aborder l'orthographe par plusieurs biais : photographier, écrire, épeler... 
Enfin, à vous parents de trouver la clef pour l'enfant : quel sens cet apprentissage a-t-il pour lui/elle ? Les garçons ont statistiquement plus de difficultés avec l'orthographe. Les filles se coulent plus dans le moule. 
Les parents peuvent aider à travail sur les valeurs de l'enfant. Ils peuvent jouer avec le langage. Enfin, la langue est un marqueur de classe sociale, en prendre conscience peut aider l'enfant à y trouver du sens.


Besoin de conseil ? Contactez Agnès Grisard

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